Qu’est-ce que l’arthrose de la hanche ?

L’arthrose (ou coxarthrose) est l’usure du cartilage de votre hanche. Le cartilage est le revêtement protecteur qui permet aux os de glisser parfaitement l’un sur l’autre, comme un coussinet.

Avec le temps, ce cartilage s’abîme, s’affine et finit par disparaître. Les os se retrouvent alors en contact direct « os contre os ». Ce frottement crée de l’inflammation et devient très douloureux.

Quels sont les symptômes ?

L’arthrose évolue lentement mais provoque une gêne de plus en plus importante :

• Douleurs : Souvent localisées dans le pli de l’aine, la fesse, ou irradiant jusqu’au genou.
• Raideur : Difficulté à enfiler vos chaussettes, à vous couper les ongles de pied ou à sortir de voiture.
• Boiterie : Vous « esquivez » la douleur en marchant.
• Douleurs nocturnes : La douleur peut vous réveiller la nuit.
• Perte d’autonomie : Le périmètre de marche diminue, monter les escaliers devient pénible.

Pourquoi ma hanche est-elle usée ?

Si l’arthrose est souvent liée au vieillissement naturel, elle peut être accélérée par plusieurs facteurs :

• L’âge et l’usure naturelle.
• D’anciennes blessures : Séquelles de fracture, luxation.
• Une malformation de naissance : On parle de « dysplasie » de hanche.
• Certaines maladies : Rhumatismes inflammatoires (comme la polyarthrite) ou ostéonécrose (mort d’une partie de l’os).

1. Le traitement médical (sans chirurgie)

La chirurgie n’est jamais la première option. Pour soulager la douleur, votre médecin vous proposera d’abord :

• Des médicaments : Antidouleurs (antalgiques) et anti-inflammatoires.
• De la kinésithérapie : Pour entretenir la souplesse et la force musculaire.
• Des infiltrations : Injection de corticoïdes directement dans la hanche pour calmer l’inflammation.
• Une meilleure hygiène de vie : Perdre du poids est très efficace pour réduire la pression sur la hanche.

2. Le traitement chirurgical (La prothèse)

Quand faut-il opérer ?

On décide d’opérer lorsque le traitement médical ne suffit plus et que la douleur et la raideur deviennent trop invalidantes au quotidien. L’âge n’est pas une limite : l’important est de retrouver une bonne qualité de vie.

Les objectifs de l’opération sont simples :

• ✅ Supprimer la douleur de l’arthrose.
• ✅ Récupérer une bonne mobilité de la hanche.
• ✅ Marcher normalement et retrouver son autonomie.

3. La préparation à l’intervention

Une fois la décision prise, une préparation rigoureuse est essentielle pour votre sécurité :

1. Le bilan préopératoire : Il est complet. Il inclut une prise de sang, une analyse d’urine, une visite chez le cardiologue et surtout une visite chez votre dentiste. L’objectif est de vérifier l’absence de toute infection (même urinaire ou dentaire) qui pourrait migrer sur la prothèse.
2. La consultation d’anesthésie : Vous choisirez avec l’anesthésiste le mode d’anesthésie (générale ou rachianesthésie, qui n’endort que le bas du corps).
3. Recommandations importantes : Il est impératif d’arrêter de fumer (6 à 8 semaines avant) car le tabac augmente fortement les risques d’infection et de phlébite. Pensez aussi à organiser votre retour (aide à domicile, centre de rééducation).

4. L’intervention et l’hospitalisation

• L’opération : Elle dure en moyenne 1h à 1h30. Le chirurgien retire les zones de cartilage et d’os abîmées (la tête du fémur et l’intérieur du bassin) et les remplace par les composants de la prothèse.

• Votre séjour : Vous rentrez généralement la veille ou le jour même. La douleur post-opératoire est immédiatement contrôlée par des protocoles adaptés.
• Le premier lever : Il se fait très vite ! Avec l’aide du kinésithérapeute, vous vous lèverez et marcherez (avec des béquilles) le jour même ou le lendemain de l’opération.
• La sortie : Elle a lieu après 3 à 6 jours en moyenne, lorsque vous êtes autonome.
  

5. La rééducation : la clé du succès

La rééducation est essentielle. Elle commence dès le premier jour à l’hôpital et se poursuit après votre sortie :

• Soit en centre de rééducation.
• Soit à domicile avec un kinésithérapeute, puis en cabinet.

La marche, le vélo d’appartement (après accord) et la natation (après cicatrisation) seront vos meilleurs alliés pour retrouver une marche fluide et sans boiterie.

6. Quels sont les risques ?

Toute chirurgie comporte des risques, mais ils sont rares et très contrôlés. Les complications les plus fréquentes sont :

• La phlébite (caillot de sang) : Pour l’éviter, vous aurez un traitement anticoagulant (injections ou comprimés) pendant plusieurs semaines et des bas de contention.
• L’infection : C’est la complication la plus redoutée, bien que rare (moins de 1%). C’est pour cela que le bilan préopératoire (dents, urines) et l’arrêt du tabac sont cruciaux.
• La luxation (déboîtement) : Le risque existe surtout les 3 premiers mois. Le kinésithérapeute vous apprendra les « mouvements interdits » (comme croiser les jambes ou s’asseoir sur un siège très bas) pour l’éviter.
• L’usure : Une prothèse a une excellente durée de vie (plus de 90% sont encore en place après 20 ans), mais elle peut s’user. Un suivi radiologique régulier avec votre chirurgien est indispensable à vie.

Combien de temps dois-je garder les béquilles ?

En général, de 2 à 4 semaines. Vous les abandonnerez lorsque vous vous sentirez stable et que vous marcherez sans boiterie.

Quand puis-je reconduire ?

Il faut attendre environ 1 mois, après l’accord de votre chirurgien.

Quand puis-je prendre une douche ou un bain ?

Vous pouvez prendre une douche rapidement avec un pansement imperméable. Pour prendre un bain, il faut attendre la cicatrisation complète (environ 3 semaines à 1 mois).

Ma jambe sera-t-elle gonflée ?

Oui, c’est normal que la cuisse et la jambe gonflent après l’opération (un œdème). Pensez à surélever vos jambes lorsque vous êtes au repos et à glacer régulièrement.

Combien de temps durent les piqûres d’anticoagulants ?

Elles sont nécessaires pour éviter la phlébite. La durée est variable, mais comptez en moyenne 4 à 6 semaines.

Comment savoir si je fais trop d’exercices ?

Écoutez votre corps. La douleur est un signal. Il vaut mieux faire plusieurs petites séances d’exercices dans la journée qu’une seule longue séance intensive. Si la douleur ou le gonflement augmente, reposez-vous.

La prothèse va-t-elle sonner à l’aéroport ?

Oui, très probablement. Prévenez simplement l’agent de sécurité avant de passer le portique de détection. Il n’est généralement pas nécessaire d’avoir un certificat.

Combien de temps aurai-je mal ?

La douleur de l’opération (cicatrice, muscles) diminue de jour en jour et s’estompe en quelques semaines. Cette douleur est très différente de la douleur de l’arthrose, qui, elle, disparaît immédiatement après l’opération.

Quels sports pourrai-je pratiquer ?

Vous pourrez reprendre une vie active normale. La marche, le vélo, la natation, la randonnée ou le golf sont excellents. Les sports très violents ou avec des impacts (course à pied, sports de combat) sont déconseillés pour protéger votre prothèse.